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Féminicide à Chauray en 2017 : le mari condamné à 20 ans de réclusion criminelle

La cour d’assises des Deux-Sèvres a condamné mercredi 15 septembre Bernard Dupont à 20 ans de réclusion criminelle, pour l’assassinat de sa femme, Jacqueline, en novembre 2017 à Chauray.

Le verdict a été rendu peu après 18h30 mercredi 15 septembre 2021, dans le procès de Bernard Dupont, accusé d’avoir tué son épouse en novembre 2017 à Chauray, et d’avoir enterré son corps pour tenter de faire croire à une disparition. Les jurés l’ont reconnu coupable d’assassinat et l’ont condamné à vingt ans de réclusion criminelle

Au terme des débats, débutés lundi 13 septembre, les deux avocats des parties civiles avaient pris la parole les premiers. « Jacqueline Briffaud est décédée du fait de son mari, l’homme qui devait l’aimer, avec qui elle a vécu toute sa vie, à qui elle a tout donné »a rappelé Me Margaux Masson, décrivant un mari « froid détaché, insensible. Son comportement laisse penser à la préméditation. Mais ce qui importe c’est la terreur, la souffrance de son épouse avant de décéder ».

Des SMS « ignobles » envoyés aux enfants

« Derrière cette victime, c’est l’horreur des enfants dont le père a tué la mère, poursuit Me Christian Blazy. Jacqueline Briffaud n’était pas une folle hystérique. Elle était malheureuse, mais accrochée à son mari. » Me Blazy rappelle la violence des coups, les stratagèmes pour faire croire à la disparition, « comme les SMS ignobles aux enfants pour leur faire croire que leur mère ne veut plus les voir. Il avait la tête bien froide, et aucun scrupule. »

Pour l’avocate générale, la préméditation ne fait non plus aucun doute. Elle a requis trente ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de vingt ans. Pour Alix Levenez, la mort de Jacqueline Dupont est survenue le 21 novembre. Différentes recherches effectuées à partir du 19 novembre sur internet par Bernard Dupont, ainsi qu’un appel au sujet de la location d’une minipelle, attestent d’une volonté de préparer son geste.

La défense conteste la préméditation

L’accusé affirme que la mort est survenue le 18 novembre : « Il n’y a aucun élément dans ce sens » a souligné l’avocate générale, rappelant les déclarations de Bernard Dupont aux policiers : « Le soir du meurtre j’ai dormi dans le parking de la Brèche » et « j’ai loué la minipelle le lendemain du crime », deux éléments confirmés par la vidéosurveillance et l’entreprise de location.

Les avocats de Bernard Dupont, Me Lynda Sabilellah et Me Lee Takhedmit se sont employés à démonter cette thèse de la préméditation : « La préméditation est une volonté mûre et réfléchie, durable et organisée, des actes préparatoires qui laissent des traces, a expliqué Me Lynda Sabilellah. Il y a un doute sur la date du décès : le médecin légiste ne peut pas l’établir. Le juge d’instruction n’a fait qu’appuyer un meurtre commis le 21. Or il n’y a aucun élément objectif. On nous vend le scénario d’un projet élaboré, au contraire Bernard Dupont s’est organisé de façon amateur. »

 

Il s’occupait seul de sa femme en grande dépression. Ce soir-là, 25 ans de frustrations ont été dégoupillés.

Me Lee Takhedmit, avocat de l’accusé

« Vouloir maquiller son crime n’est pas une circonstance aggravante », souligne Me Lee Takhedmit, qui a appelé les jurés à « l’équilibre judiciaire », pour son client, qui reconnaît les coups mortels et la tentative de dissimulation du corps. « Il s’occupait seul de sa femme en grande dépression. Ce soir-là, 25 ans de frustrations ont été dégoupillés. » La peine de trente ans requise est « incommensurables »pour Me Takhedmit. Citant d’autres affaires criminelles, il suggère aux jurés une peine comprise entre 12 et 22 ans.

Appelé à prendre la parole à l’issue de l’audience, Bernard Dupont n’a fait aucune déclaration. Il dispose de dix jours pour faire appel de sa condamnation.

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